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pensée était que le houen de cet enfant pourrait bien se rejeter sur un autre, et qu’ainsi tous ses enfants mourraient. Il fallait donc tourmenter ce houen, et tellement le tourmenter, qu’il n’eût plus jamais la fantaisie de se loger sous son toit.

« D’autres, par un motif différent, mais toujours tiré de cette étrange doctrine, exercent les mêmes cruautés. Les houen seraient, à leurs yeux, comme un génie malfaisant qui a besoin de torturer les hommes. Un nouveau-né mourant si jeune, les houen n’auront pas le temps d’assouvir sur lui leur soif de barbarie. Il faut donc les contenter, tandis qu’il reste encore à l’enfant un souffle de vie. Les houen, une fois satisfaits, n’exerceront pas leur vengeance. Voilà donc encore un petit moribond qui va être haché. Deux règles sont requises, pour l’ordinaire, dans cette exécution. 1° Il faut que l’enfant soit coupé en trois parties ; la première se compose de la tête et de la poitrine ; la deuxième, du tronc et des cuisses ; la troisième, des jambes et des pieds. 2° Il faut que le père ou la mère dépècent eux-mêmes le fruit de leurs entrailles.

« Ces horreurs, les croyez-vous ? Je suis sûr que beaucoup, même parmi les missionnaires, n’en ont jamais entendu parler ; et, je le répète, il est possible qu’elles ne soient pas communes à toute la Chine. Le genre de pays que je viens de parcourir ces trois dernières années, l’espèce de païens avec lesquels j’ai été en fréquents rapports, peuvent faire exception, même dans le Ho-nan. Toutefois soyez certain que je vous écris de déplorables vérités, d’autant plus déplorables, comme je