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réside la vérité. De nombreux renseignements venus de la Chine ont beaucoup servi à embrouiller la controverse ; car, à notre avis, on a trop généralisé les faits. Il faut donc essayer de rechercher ce qu’il y a de vrai et de faux dans cette monstrueuse barbarie qu’on reproche à la nation chinoise.

Nous allons d’abord citer quelques passages d’une lettre de monseigneur Delaplace, qui, depuis plus de sept ans, exerce son zèle apostolique dans les missions de la Chine.

« Quelques personnes demandent encore s’il est vrai que la Chine soit remplie de tant d’infanticides. Bien que ma voix soit peu de chose, je la joindrai pourtant à une foule d’autres voix, pour vous assurer que, chaque jour, des milliers et des millions d’enfants périssent dans les eaux des fleuves et sous la dent des animaux immondes. Les lettres des missionnaires que j’ai lues dans les Annales donnent, en général, pour cause de cette épouvantable barbarie, ou l’inconduite des parents, ou la misère et la gêne d’une nombreuse famille, ou simplement le caprice et l’usage. Toutes ces causes ne sont que trop réelles, et je n’en ai que trop vu les douloureux effets, soit autrefois à Macao, soit dans les autres pays que j’ai parcourus depuis cinq ans. Il faudrait, ce me semble, y ajouter la superstition ; car c’est elle qui opère les ravages les plus affreux, et malheureusement les plus irrémédiables. Si les autres missionnaires n’en parlent pas, c’est peut-être que le mal est moindre chez eux que chez nous, ou bien encore parce que la superstition faisant l’usage, on comprend, sous ce dernier mot,