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vieille civilisation chinoise. La lèpre du vice s’est tellement étendue sur cette société sceptique, que le vernis de pudeur dont elle était recouverte tombe de toute part et laisse voir à nu les plaies hideuses qui rongent les peuples sans croyance. Le langage est déjà d’un cynisme révoltant, et l’argot des mauvais lieux tend de jour en jour à devenir le style ordinaire des conversations. Il est certaines provinces où les hôtelleries qu’on rencontre sur la route ont des appartements entièrement tapissés de dessins qui sont des représentations révoltantes de tout ce que la débauche peut avoir de plus dévergondé…, et toutes ces abominables peintures, les Chinois les nomment tout bonnement des fleurs.

On comprend que les ravages du paupérisme doivent être incalculables dans une société où le jeu, l’ivrognerie et le libertinage sont développés sur de si larges proportions. Il existe, en effet, d’innombrables multitudes croupissant dans le vice et la misère, et toujours disposées à s’enrôler, à la première occasion, sous la bannière du volet du brigandage.

C’est également le paupérisme qui, selon nous, est la source de ces monstruosités si fréquentes en Chine, et dont la charité inépuisable des chrétiens d’Europe, et surtout de la France, se préoccupent avec tant de zèle, nous voulons parler des infanticides. Ces dernières années, il s’est élevé de vives discussions sur ce triste et lamentable sujet ; d’une part on a voulu nier ces infanticides : il y avait en cela absurdité et niaiserie ; de l’autre, on a été un peu trop loin, et c’est ce qui arrive ordinairement dans ces ardentes polémiques, où l’on ne sait jamais s’arrêter à ce point calme et inaltérable où