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Toutes les fois que le gouvernement ordonna d’arracher les arbres dont la multiplicité était nuisible aux moissons, la vigne ne fut pas exceptée ; souvent même elle a été spécialement désignée et sacrifiée sans pitié à la culture des céréales. Sous certains règnes, l’extirpation des vignes fut poussée si loin, dans certaines provinces, qu’on en perdit totalement le souvenir. Dans la suite, quand il fut permis d’en replanter, on dirait, à la manière dont s’expriment quelques historiens, que le raisin commençait à y être connu pour la première fois. C’est probablement ce qui a fait penser que la vigne n’avait été cultivée, en Chine, que très-tard, et qu’elle y venait de l’Occident. Il est pourtant incontestable que les Chinois la connaissaient bien avant l’ère chrétienne. On a conservé dans les annales le souvenir de diverses espèces apportées de Samarcande, de la Perse, du Thibet, de Tourfan, de Hami et des autres pays avec lesquels la Chine a eu des relations. Il serait même facile de constater l’usage du vin de raisin jusqu’au quinzième siècle, dynastie par dynastie, et, pour ainsi dire, règne par règne.

Actuellement, il existe encore, en Chine, plusieurs excellentes qualités de raisin, et les trois premiers empereurs de dynastie mantchoue, Khang-hi, Young-tching et Khien-long, ont fait venir un grand nombre de nouveaux plants des pays étrangers et s’en sont fait un mérite dans leurs ouvrages. Cependant les Chinois de nos jours ne cultivent pas la vigne en grand, et ne font pas de vin de raisin ; on cueille les fruits pour les manger frais ou secs. L’immense population de la Chine et le besoin de réserver la terre pour les