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jeune Chinois a pu continuer ses études ; et aujourd’hui il est missionnaire dans une des provinces du Midi[1].

Les Chinois ont des maladies particulières qu’on ne connaît pas ailleurs, comme aussi il en existe plusieurs qui font de grands ravages en Europe, et qu’on ne retrouve pas en Chine. Il y en a qui sont communes à l’Orient et l’Occident, et qu’on n’est pas plus habile à guérir d’un côté que l’autre. La phthisie, par exemple, est réputée incurable par tous les médecins chinois. Il en est de même du choléra-morbus, de cette maladie terrible, qui paraît s’être manifestée d’abord en Chine, avant de se répandre dans les autres contrées de l’Asie, et ensuite en Europe. Voici dans quelles circonstances cet épouvantable fléau, autrefois inconnu à la Chine, fit sa première apparition. Nous tenons ces renseignements d’un grand nombre d’habitants de la province du Chan-tong, qui ont été témoins oculaires de ce que nous allons dire.

La première année du règne de l’empereur défunt, c’est-à-dire en 1820, de grandes vapeurs roussâtres apparurent un jour sur toute la surface de la mer Jaune. Ce phénomène extraordinaire fut remarqué par les Chinois de la province du Chan-tong, qui habitent aux environs des côtes de la mer. Ces vapeurs, d’abord légères, augmentèrent insensiblement, se condensèrent, s’élevèrent peu à peu au-dessus du niveau des eaux de la mer Jaune, et finirent par former un immense nuage roux

  1. Nous pourrions citer, au sujet de la médecine chinoise, un grand nombre de faits très-curieux ; mais nous préférons nous en abstenir, parce que le vrai peut quelquefois n’être pas vraisemblable.