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Pendant que nous étions dans notre maison aux environs de Péking, nous nous sommes fait plusieurs fois nous-même un devoir d’en envoyer au ministère de l’agriculture et du commerce ; mais nous n’avons jamais entendu parler qu’on se soit occupé d’en faire quelque expérience. Avec nos perpétuelles révolutions et nos changements si rapides de gouvernement, quel ministre pourrait conserver assez de flegme pour se préoccuper d’une nouvelle espèce de riz découverte par un empereur tartare-mantchou ?

L’esprit d’observation, dont les Chinois sont doués au plus haut degré, les a conduits à faire une remarque curieuse sur les blés, et qui, selon leur opinion, est de la plus grande importance en agriculture. Un de nos chrétiens nous demandait un jour si, en France, les espèces de blé qui fleurissent pendant la nuit étaient très-nombreuses. La question nous parut assez embarrassante, et nous avouâmes ingénument à notre interlocuteur que, n’étant pas agronome, nous ne savions pas combien d’espèces de blé fleurissaient pendant la nuit ; que nous n’avions jamais entendu parler d’un semblable phénomène, et que, probablement, les cultivateurs de notre pays seraient eux-mêmes très-étonnés d’une semblable question. — Mais non, s’écria-t-il, vos cultivateurs ne seraient pas étonnés ; ils doivent nécessairement connaître cela ; autrement, comment s’occuper avec succès des travaux agricoles ? Est-ce qu’ils ensemencent leurs champs au hasard, sans tenir compte du soleil et de la lune ? … Nous fûmes contraint d’avouer, pour la seconde fois, notre profonde ignorance en cette matière. Là dessus, notre néophyte se mit à nous développer la plus