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dès les époques les plus anciennes, elle a fixé l’attention du gouvernement, qui s’est toujours efforcé de l’encourager. Dans les provinces les plus peuplées, on a mis à profit jusqu’aux rivières et aux étangs, où l’on sème des plantes aquatiques nutritives, telles que les tubercules de sagittaire et le nénuphar, dont les Chinois savent tirer un merveilleux parti.

Cette plante aquatique a toujours été connue et estimée des Chinois. Les poètes l’ont célébrée dans leurs vers, à cause de la beauté de ses fleurs ; les docteurs de la raison l’ont mise au nombre des plantes qui entrent dans le breuvage d’immortalité, et les économistes l’ont préconisée, à cause de son utilité. De nos jours, elle est devenue le symbole des sociétés secrètes.

Le nénuphar, ou nymphœa de Chine, est nommé vulgairement lien-hoa. Ses feuilles sont larges, arrondies, festonnées, charnues, veineuses et échancrées dans le milieu ; les unes nagent sur la surface de l’eau, où elles se tiennent comme collées, les autres s’élèvent au-dessus, à différentes hauteurs ; el les sont d’un vert tendre au-dessus, foncé au-dessous, et soutenues par de longues queues mouchetées de noir. La racine du nénuphar est vivace, grosse comme le bras, d’un jaune pâle au dehors, et d’un blanc de lait au dedans, longue quelquefois de douze et quinze pieds ; elle rampe au fond de l’eau et s’attache au limon par les fibres des étranglements qui la divisent d’espace en espace. Du milieu des filaments, elle pousse quelquefois des pattes qui s’étendent ; mais ses grands accroissements se font par les deux bouts. La queue des fleurs et des feuilles est percée, jusqu’à l’extrémité, de trous arrondis comme