Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/36

Cette page n’a pas encore été corrigée

Chinois sont doués d’un prodigieux talent d’observation ; ils ont tant de pénétration et de sagacité qu’ils remarquent facilement dans tout ce qui les entoure une foule de choses auxquelles des esprits supérieurs ne feraient jamais attention ; on ne saurait contester, d’ailleurs, que leur longue civilisation et leur habitude de recueillir et de conserver par l’écriture les découvertes les plus importantes ont dû les mettre en possession d’un véritable trésor de connaissances utiles. Nous n’avons pas eu l’honneur d’étudier la médecine ; mais nous avons entendu des docteurs émérites soutenir que l’art de guérir les hommes était moins une affaire de science que d’expérience et d’observation. Les maladies et les infirmités sont le lugubre apanage de l’humanité à toutes les époques et sous tous les climats ; n’est-il pas permis de penser que Dieu aura toujours mis à la portée des hommes les moyens nécessaires pour soulager leur douleur et conserver leur santé ? Les peuples incivilisés, les sauvages même, ont été quelquefois en possession de certains remèdes que la science était non-seulement incapable d’inventer, mais dont elle ne savait pas expliquer les effets.

Il y a, en Chine, pour le moins autant de maladies qu’ailleurs ; cependant on ne voit pas que la mortalité y soit proportionnellement plus grande que dans les autres pays ; son immense et exubérante population est là pour attester qu’on n’y est pas beaucoup plus maladroit qu’en Europe pour conserver la vie des hommes. Les Chinois, pas plus que les Occidentaux, n’ont pu réussir à composer un bon élixir d’immortalité, quoiqu’ils aient eu la faiblesse d’y travailler à outrance pendant