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quelquefois, sur les bords des rivières, de grandes roues d’une légèreté extrême, et qu’un petit courant suffit pour faire tourner. Ces roues sont construites avec une merveilleuse intelligence ; elles sont entourées de longs récipients en bambou, qui vont tour à tour puiser l’eau dans la rivière et la porter dans un grand réservoir en bois, d’où elle se répand ensuite par une foule de rigoles dans les champs voisins.

Plusieurs provinces sont si fertiles et cultivées avec tant de soin et d’habileté, qu’on y fait régulièrement trois récoltes par an. Quand la première est déjà avancée, on sème la seconde dans l’intervalle des sillons, de manière qu’il y ait toujours dans le même champ deux cultures différentes.

Toutes les céréales connues en Europe viennent en Chine ; elles y offrent même beaucoup de variétés qui n’existent pas ailleurs. Dans le Nord, on cultive plus particulièrement l’orge et le blé, et dans le Midi le riz, qui est la nourriture principale des classes inférieures, et la base alimentaire des autres. On se trompe en pensant que, dans tout l’empire, les Chinois ne vivent que de riz. Dans les provinces du Nord et de l’Ouest, il est aussi rare, peut-être, qu’en France, et on n’y en fait pas une plus grande consommation. On n’en sert que sur les tables des riches, et encore cela n’a lieu que dans les repas de luxe et de cérémonie. Le froment, le sarrasin, l’avoine, le blé de Turquie et le petit millet, sont l’aliment journalier de tout le monde, à l’exception de la seule province du Kan-sou, où l’on fait du pain absolument comme en Europe ; partout ailleurs, on gaspille, en quelque sorte, la farine de froment. On