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d’ongles, pour les vendre aux laboureurs, qui en engraissent les terres. C’est bien là, dans toute la force du terme, l’exploitation de l’homme par l’homme.

Les petits cultivateurs chinois travaillent souvent à la bêche ou à la houe. On ne peut qu’admirer la bonne tenue de leurs champs, dont ils arrachent les mauvaises herbes avec une patience invincible. Il faut que le terrain soit bien stérile de sa nature pour qu’à force d’art et de travail ils ne parviennent pas à lui faire produire quelque chose. Dans les endroits trop secs pour la culture du riz, ils sèment la patate douce, le chanvre, le cotonnier, et s’il existe un recoin tout à fait improductif, ils y plantent quelques arbres utiles, tels que le mûrier, l’arbre à suif, ou au moins un pin pour avoir un peu de bois et de térébenthine. Le Chinois est, pour sa moisson, d’une sollicitude inimaginable. S’il a à redouter qu’un vent trop violent n’égrène les épis de riz en les choquant les uns contre les autres, il réunit plusieurs tiges ensemble et les attache en un seul faisceau, pour qu’elles puissent ainsi se prêter un mutuel appui et n’être pas ravagées par le vent. Leur industrie excelle surtout dans l’art des irrigations, qu’ils savent conduire par des tuyaux de bambou, sur les flancs des montagnes coupées en terrasses et cultivées jusqu’à leur sommet. Ils ont mille ressources, dans les temps de sécheresse, pour répandre dans leurs champs les eaux des étangs et des rivières, et pour les faire écouler quand les inondations sont trop fortes. Ils se servent principalement de pompes à chaîne ou à chapelet, qu’ils mettent en mouvement avec leurs pieds, et qui font passer l’eau d’un réservoir dans un autre, avec une grande rapidité. Ils établissent