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se préserver des falsifications, ce qui, en Chine, n’est pas chose très-facile : à Péking le prix de ce remède n’a jamais varié, on le vend toujours au poids de l’argent pur. Un jour nous allâmes nous-même en acheter dans le principal magasin, et nous n’eûmes qu’à placer un petit lingot d’argent dans le plateau d’une balance ; le marchand mit dans l’autre un poids égal de pilules rouges.

Le trésor surnaturel est peut-être le sudorifique le plus énergique qui existe ; mais il agit d’une manière toute particulière ; un seul de ces petits globules rouges, réduit en poudre, et mis dans le nez comme une prise de tabac, occasionne une si longue suite non interrompue de violents éternuments, que bientôt tout le corps entre en transpiration, et lorsque, enfin, après cette crise sternutatoire, on revient à soi, on se trouve comme inondé de sueur. On se sert encore de cette poudre pour voir si un malade est en danger prochain de mort ; si une prise, disent les Chinois, est incapable de le faire éternuer, il mourra certainement dans la journée ; s’il éternue une fois, il n’y a rien à craindre jusqu’au lendemain ; enfin l’espoir augmente avec le nombre des éternuments.

La médecine chinoise est surtout remarquable par l’extrême bizarrerie de ses procédés ; la collection des livres où on peut l’étudier est très-considérable ; malheureusement on n’y trouve, le plus souvent, que des recueils de recettes plus ou moins connues du public. Quoiqu’il soit probable que les Européens ne pourraient rencontrer dans ces livres rien de bien intéressant au point de vue scientifique, nous pensons, pourtant, qu’on aurait peut-être tort de les dédaigner entièrement. Les