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Cette journée de marche sur la voie impériale fut extrêmement fatigante. Le tumulte des voyageurs et l’épaisse poussière dont nous étions continuellement enveloppés ajoutaient encore aux oppressions d’une température accablante. Nous regrettâmes plus d’une fois nos petits chemins de traverse, où, du moins, nous avions l’avantage de pouvoir, de temps en temps, nous reposer en paix à l’ombre des grands arbres, ou puiser quelques tasses d’eau glaciale aux fontaines des montagnes. Avant la fin du jour nous arrivâmes sur les bords de ce fameux fleuve Bleu, que nous rencontrions presque partout, depuis notre départ de la capitale du Sse-tchouen, et que nous avions passé sur la glace, non loin de sa source, en parcourant les grandes vallées du Thibet, Ce jour-là, nous le traversâmes encore sur une grande barque de passage, et ce fut pour la dernière fois. Après une heure de navigation, nous abordâmes à une petite ville nommée Hou-keou, c’est-à-dire, « bouche du lac. »

Le lac sur lequel nous étions arrivés est le célèbre Pou-yang, que les Chinois ont fait communiquer au fleuve Bleu en coupant une langue de terre qui l’en séparait. À Hou-keou nous eûmes à examiner une question épineuse et d’assez grande importance. Pour nous rendre à Nan-tchang-fou, capitale du Kiang-si, nous avions à notre disposition deux routes également fréquentées par les voyageurs : l’une, par eau, sur le lac Pou-yang, véritable mer intérieure dont la navigation est on ne peut plus agréable avec le beau temps et une brise favorable, mais d’une désolante longueur si le vent est contraire, et très-dangereuse quand on y est assailli par quelque tempête. L’autre route est par terre. Les