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des dispositions excellentes pour prendre un remède décisif, et dont le succès était assuré ; le résultat allait être immédiat et radical ; assurément nous ne demandions pas mieux. La préparation de cette médecine miraculeuse n’exigea ni beaucoup de temps ni grand’peine ; le docteur, ayant demandé une demi-tasse de thé, se contenta de jeter dedans une douzaine de pilules rouges, grosses tout au plus comme la tête d’une épingle, de véritables globules homœopathiques. Aussitôt que nous eûmes avalé ce thé, qui, par l’addition des pilules, avait pris une forte odeur de musc, on fit sortir tout le monde de notre chambre, et on ordonna de nous laisser en repos ; nous n’affirmerons pas que ce fut précisément à ce genre de traitement que nous dûmes notre soulagement et notre guérison ; ce qu’il y a de certain, c’est que nous ne tardâmes pas à éprouver un mieux notable, qui alla en augmentant pendant tout le reste de la journée. Le soir nous prîmes encore six globules rouges, et le lendemain nous étions en bon état ; les forces, il est vrai, n’étaient pas revenues ; nous éprouvions une grande faiblesse, comme un affaiblissement général de tous nos membres ; mais la maladie avait complètement disparu ; il n’y avait plus ni convulsions, ni maux de tête, ni douleurs d’entrailles. Le médecin-apothicaire était, sans contredit, l’être le plus fier de la création ; il dissertait avec aplomb et assurance sur toutes les choses imaginables, et ceux qui l’écoutaient s’empressaient à l’envi d’applaudir à toutes les paroles qui sortaient de sa bouche. Il ne manqua pas surtout de s’appesantir un peu sur l’efficacité infaillible de sa médecine rouge administrée à propos et selon les règles de la prudence et de