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les tribunaux supérieurs d’Ou-tchang-fou s’en chargeront. Le ngan-tcha-sse, « inquisiteur des crimes, » essayera de le faire parler, mais je ne crois pas qu’il réussisse.

Il est d’usage, en Chine, que le juge, après avoir flagellé un accusé jusqu’au sang, ou l’avoir roué de coups jusqu’à lui meurtrir les membres, lui fasse appliquer des remèdes pour ranimer ses forces, et le torturer de nouveau sans danger de le tuer. On prétend que plusieurs de ces remèdes sont d’une merveilleuse efficacité ; les plaies se cicatrisent si promptement, que les supplices peuvent recommencer tous les jours.

Il y avait tout au plus une heure que nous avions quitté la ville de Kouang-tsi-hien, lorsque le ciel se couvrit entièrement de nuages. Un violent coup de tonnerre éclata brusquement sur nos têtes, et d’énormes gouttes de pluie se mirent à tomber. Nous craignîmes, un instant, d’être assaillis par quelque grand orage, et les gens de la caravane regardaient de toute part, avec anxiété, où nous pourrions nous réfugier. Le pays que nous traversions était un peu stérile et sauvage ; les habitations étaient si rares, qu’on n’en apercevait d’aucun côté. On voyait seulement, dans le lointain, comme un gros village situé dans une direction différente de celle de la route, et qu’il eût fallu gagner à travers champs. Le Saule pleureur était dans une perplexité extrême ; il venait à chaque minute demander ce qu’il y avait à faire. — La circonstance est fâcheuse, nous disait-il. — Oui, assez fâcheuse ; il paraît que le temps va devenir contrariant. — Dans ce cas, quel dessein formez-vous ? — Mais nous n’en formons pas ; la chose n’est pas facile. —