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autres les grimaces que la douleur faisait naître sur les figures de ces malheureux captifs. On doit présumer jusqu’où doivent aller les excès des révolutions et des guerres civiles chez un peuple capable de semblables barbaries dans les temps calmes et réguliers. Il doit se passer actuellement en Chine, dans les provinces envahies par l’insurrection, des abominations incroyables.

Le Code pénal s’occupe beaucoup, comme on peut le penser, de l’organisation de la famille, qui est, en Chine, une institution en quelque sorte autant politique que sociale. Quoiqu’on ait beaucoup préconisé le dogme de la piété filiale, il est constant qu’on retrouve bien moins de véritable harmonie dans la famille chinoise que chez les peuples européens, et la raison en est bien simple : en Chine, c’est la loi et le bambou, et non pas le devoir et la religion, qui réglementent l’amour filial et cherchent à conserver artificiellement les liens de la famille. On peut croire qu’au commencement les lois qui ont été portées sur cette matière étaient l’expression d’un sentiment vif et véritable ; mais, depuis, le sentiment a disparu et la loi seule est restée. La peur de la cangue et du rotin a du naturellement prendre la place de l’affection, et ce n’est plus maintenant qu’une affaire d’habitude.

Le mariage, base de la famille, a été réglé avec soin et minutie par la législation chinoise. On y retrouve toujours ce caractère de tyrannie domestique qui distingue les mœurs de tous les peuples placés en dehors de l’influence du christianisme. En parlant des rites et des cérémonies observées dans la célébration des mariages, nous avons signalé cette despotique autorité des parents à