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syncopes qui suivent une forte chute, on pique à la partie supérieure du cou, devant le larynx, à huit lignes de profondeur. Dans les maux de reins, on pique le jarret ; dans les toux sèches, on pique à la partie externe et un peu postérieure du bras, à une ligne de profondeur, ou au milieu de l’avant-bras, ou à la base du petit doigt. En considérant combien tous ces endroits sont éloignés les uns des autres, on a supposé que les médecins japonais cherchaient à agir par dérivation ; c’est, à mon avis, leur faire beaucoup d’honneur que ce de leur prêter une idée aussi nette du phénomène de la révulsion. Dans cette occasion comme dans beaucoup d’autres, ils semblent agir au hasard, d’après les suggestions d’un empirisme ignorant et crédule,

« Au reste, je ne prétends pas qu’on doive juger définitivement la doctrine médicale des Japonais d’après un petit ouvrage sans autorité, où se trouvent consignées quelques recettes qui n’ont peut-être pas l’assentiment des véritables hommes de l’art au Japon. Il y a des ouvrages de médecine et de chirurgie parmi nous qui donneraient une idée peu avantageuse de nos progrès dans ces deux sciences, si on les prenait au hasard dans nos bibliothèques, et qu’on les transportât à la Chine pour servir de spécimen de nos connaissances. On possède, à la Bibliothèque du roi, un petit Traité d’acupuncture en chinois, et les prescriptions qu’on y trouve ne s’accordent pas avec celles de l’opuscule japonais. Ce qu’on peut dire à la louange des médecins de l’un et de l’autre pays, c’est qu’une longue pratique paraît les avoir guidés dans l’application de l’aiguille et du moxa, et que le lieu d’élection qu’ils recommandent n’est pas