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« Tous les parents mâles des personnes convaincues des forfaits ci-dessus, au premier degré et âgés de soixante ans ou de plus de soixante, nommément : le père, le grand-père, les fils, les petits-fils, les oncles paternels et tous leurs fils respectifs, sans aucun égard pour le lieu de leur résidence, ni pour les infirmités naturelles ou survenues à quelques-uns d’eux, seront décapités indistinctement.

« Toutes les personnes qui connaîtront des coupables de haute trahison, ou des individus qui auront l’intention d’en commettre le crime, et qui conniveront audit crime en n’en dénonçant pas les auteurs, seront décapitées. »

Cet épouvantable principe de la solidarité répugne à notre intelligence et à notre conscience de chrétien ; il est pourtant tout naturel qu’il soit, en Chine, d’une application énergique et constante. Quand on envisage une nation composée de trois cents millions d’hommes, sans croyances religieuses, exclusivement livrée à tous les hasards de la spéculation, on conçoit qu’il ait fallu des moyens peu ordinaires pour réunir sous une même domination des éléments si rebelles, et maintenir l’unité politique de ces innombrables populations.

Et cependant toutes ces rigueurs ne sauraient empêcher les commotions politiques, et les annales de ce peuple étrange sont là pour nous prouver que la Chine est le pays le plus révolutionnaire du monde. C’est qu’en effet, avec de tels systèmes, ou ne peut guère fonder qu’un ordre factice. Le moindre souffle suffit pour compromettre la solidité d’un édifice si péniblement, mais si mal assis. Cela prouve encore ce dont auraient été capables