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que produite par l’introduction d’une aiguille dans un muscle rhumatisé, mais que cette action n’était pas due à la douleur ou à la cause qui la fait naître et qui l’entretient, puisqu’elle se montre également lorsque l’acupuncture est pratiquée sur une partie qui n’est le siège d’aucune affection névralgique. On s’était assuré que cette action avait lieu de la même manière chez les animaux, et enfin qu’elle coexistait constamment avec l’oxydation de l’aiguille. On démontrait qu’elle n’était jamais excitée par une aiguille de platine, d’or ou d’argent, mais bien par les aiguilles faites de tout autre métal oxydable. Il est donc permis de conclure que le phénomène physique qu’on observe est le résultat d’une action chimique entre le métal de l’aiguille et les parties avec lesquelles on l’a mise en contact ; car il n’y a jamais d’oxydation de métal sans développement d’électricité ; il est donc à peu près certain que ce courant n’est pour rien dans le soulagement qu’éprouvent les malades.

Quant aux effets physiologiques de l’acupuncture, indépendamment du soulagement des malades qu’on a remarqué particulièrement dans les cas de rhumatisme et de névralgie, on a observé, le plus souvent, les phénomènes suivants. L’introduction de l’aiguille est peu douloureuse, si l’on a la précaution de bien tendre la peau et si l’on fait tourner l’aiguille au lieu de la pousser directement. En général, l’extraction est plus douloureuse que l’introduction ; il sort peu de sang, quelquefois cependant on en voit suinter une ou plusieurs gouttelettes. La peau se soulève autour de l’instrument en conservant sa couleur naturelle ; mais bientôt elle s’affaisse,