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l’épouse, vêtue de ses habits nuptiaux, et accompagnée de son époux et d’une maîtresse de cérémonies, qui porte deux pièces d’étoffes de soie, se rend dans la seconde cour de la maison où le beau-père et la belle-mère, assis chacun à une table particulière, attendent sa visite. Les nouveaux mariés les saluent en faisant quatre prostrations devant eux ; après quoi le mari se retire dans une salle voisine, et l’épouse fait à son beau-père et à sa belle-mère l’offrande des étoffes de soie. Le reste de la journée et les jours suivants sont employés à faire les visites. L’épouse doit saluer tous les parents de son mari, en faisant quatre génuflexions devant eux. Le mari se conduit de la même manière auprès des parents de son épouse.

Tel est, en abrégé, le cérémonial des mariages chinois. Nous avons remarqué que tout le monde, en Chine, professait un grand respect pour cet acte solennel de la vie de l’homme. Quand le cortège d’un mariage riche ou pauvre passe quelque part, on est obligé de lui céder le pas. Les mandarins, même les plus élevés en dignité, s’arrêtent avec tous les gens de leur suite. S’ils sont à cheval, la politesse veut qu’ils en descendent pour faire honneur aux nouveaux mariés.

Il serait peut-être superflu d’ajouter que les mariages chinois sont rarement heureux. La paix, la concorde et l’union habitent rarement dans le ménage. Sans parler des nombreuses causes de jalousie et de discorde qui doivent naître de la présence de plusieurs femmes secondaires dans une même maison, on comprend que ce serait un bien grand hasard si les deux époux, qui ne se sont connus en aucune manière avant leur mariage,