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marchent devant lui avec des lanternes aux brillantes couleurs, usage qu’on a conservé parce qu’autrefois tous les mariages se faisaient pendant la nuit. Lorsqu’il est arrivé à la maison de l’épouse, il s’arrête à la porte de la seconde cour et attend que son beau-père vienne le prendre pour l’introduire.

On observe, dans la maison de l’épouse, les mêmes cérémonies dont nous venons de parler. Après la libation ordinaire et après avoir bu la coupe de vin, l’épouse se met à genoux devant son père, qui l’exhorte à obéir ponctuellement aux ordres de son beau-père et de sa belle-mère. Ensuite sa mère lui met sur la tête une guirlande d’où pend un grand voile qui lui couvre tout le visage : Ayez bon courage, ma fille, lui dit-elle, soyez toujours soumise aux volontés de votre époux.

On va recevoir solennellement l’époux qui attende l’entrée de la seconde cour. Le cortège avance, et, lorsqu’on est arrivé au milieu de la cour, l’époux se met à genoux et offre à son beau-père un canard sauvage, que le maître des cérémonies porte à l’épouse. Enfin les deux époux se rencontrent pour la première fois ; ils se saluent l’un l’autre fort gravement et en se faisant une inclination profonde. Ensuite ils se mettent à genoux pour adorer ensemble le ciel et la terre. Il paraît que cet acte est le point essentiel de la cérémonie, et qu’il est, en quelque sorte, le symbole du lien conjugal. Lorsqu’on veut exprimer que quelqu’un s’est marié, on dit communément : Il a adoré le ciel et la terre. Après être restés un instant à genoux, l’épouse est conduite à son palanquin recouvert de taffetas de couleur rose, l’époux entre aussi dans son palanquin, et le cortège