Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/27

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ment si dédaigneux dans les matières de science. Indépendamment des mémoires académiques et des articles de journaux, on a fait imprimer quelques opuscules propres à jeter du jour sur ce point intéressant de thérapeutique et de physiologie. »

Plusieurs médecins et physiciens célèbres, entre autres, MM. Morand, J. Cloquet et Pouillet, firent, à cette époque, de nombreuses expériences d’acupuncture. En étudiant la manière dont les aiguilles agissent sur les corps vivants, on avait été d’abord porté à penser que la douleur avait pour cause l’accumulation du fluide électrique dans la partie qui en est le siège, et que l’introduction de l’aiguille en favorisait le dégagement. L’aiguille, dans cette hypothèse, n’était qu’un véritable paratonnerre introduit dans le corps du malade. Le soulagement immédiat et, pour ainsi dire, instantané, qu’il éprouvait, conduisait naturellement à comparer cette action physiologique au phénomène qui se passe lorsqu’une surface chargée d’électricité est mise en rapport avec d’autres corps au moyen d’un conducteur métallique. On avait même cru sentir, eu touchant le corps de l’aiguille, environ dix minutes après l’introduction, un petit choc assez semblable à celui qu’aurait produit un fil conducteur d’une pile voltaïque très faible. Ainsi, on cherchait à expliquer tout à la fois la cause de l’affection qui consisterait dans une accumulation morbide du fluide électrique sur une branche nerveuse, et l’effet curatif qui s’opérait par la simple soustraction du fluide.

Plus tard on a reconnu, d’après les expériences de M. Pouillet, qu’à la vérité il y avait une action électri-