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pratique en introduisant dans le corps de longues aiguilles métalliques, et toute la science de l’opérateur consiste dans le choix des endroits où il faut enfoncer les aiguilles, et dans la connaissance de la profondeur où elles peuvent pénétrer et de la direction qu’elles doivent suivre ; dans certains cas extraordinaires on se sert d’une aiguille rougie au feu. On raconte des merveilles de cette opération, et nous-même nous avons été témoin plus d’une fois de cures vraiment remarquables obtenues par ce moyen ; cependant nous pensons qu’il faut être quelque peu Chinois ou Japonais pour se résigner à faire de son corps une pelote à longues aiguilles.

L’acupuncture a eu, en Europe, à différentes époques, une assez grande vogue. Voici ce que M. Abel Rémusat écrivait à ce sujet, en 1825[1] : « L’acupuncture, qui, depuis la plus haute antiquité, forme l’un des principaux moyens de la médecine curative des Chinois et des Japonais, a été remise en usage en Europe depuis plusieurs années, et particulièrement préconisée en France depuis plusieurs mois. Ainsi qu’il arrive pour tout ce qui semble nouveau et singulier, ce procédé a trouvé des enthousiastes et des détracteurs. Les uns y ont vu une sorte de panacée d’un effet merveilleux ; les autres, une opération le plus souvent insignifiante, et qui, dans certains cas, pouvait entraîner les suites les plus graves. De part et d’autre, on a cité des faits, et les observations ne se présentant pas assez vite ni en nombre suffisant, on a invoqué l’expérience des Asiatiques, habituelle-

  1. Mélanges asiatiques, t. I, p. 358.