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corps est placé dans une bière d’une épaisseur extraordinaire, on le recouvre ensuite de chaux vive et on peut ainsi l’avoir dans l’intérieur de la maison sans inconvénient. Cette pratique a pour but d’honorer le mort et surtout de donner le temps de se préparer aux funérailles. L’enterrement est l’affaire la plus sérieuse du Chinois, l’objet de son plus grand souci. La mort est peu de chose, il ne s’en met pas en peine ; mais la qualité du cercueil, la cérémonie des funérailles, le choix de la sépulture et de l’endroit où l’on creusera la fosse, voilà l’important. Le mort lègue sur ce point toute sa sollicitude à ses parents. Il nous a semblé que, dans ces circonstances, la vanité et l’ostentation jouaient le principal rôle. On veut faire les choses en grand, avec pompe, de manière à se donner du relief dans le pays. Il faut faire concurrence à l’orgueil de tous ses concitoyens. Pour obtenir un pareil résultat, on temporise, afin de ramasser la somme nécessaire à ces énormes dépenses. On ne recule devant aucun sacrifice, on vend volontiers ses propriétés, et il n’est pas rare de voir des familles se ruiner complètement pour enterrer un mort. Confucius ne voulait pas que, pour accomplir les devoirs de la piété filiale, on se laissât aller à ces extrémités ; mais il conseillait de consacrer à l’enterrement de ses parents jusqu’à la moitié de ses biens. La dynastie actuelle a fait des règlements pour mettre des bornes à ces dépenses exorbitantes et inutiles ; mais ces lois ne paraissent regarder que les Mantchous, et les Chinois continuent toujours de suivre, à cet égard, leurs anciens usages.

Après qu’on a déposé le corps dans le cercueil, les