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font communiquer entre elles toutes ces demeures. Au centre de l’île s’élèvent deux vastes et brillants bâtiments ; ce sont deux temples bouddhiques. Les briques jaunes dont ils sont revêtus annoncent que leur construction est due à la munificence impériale.

L’architecture religieuse des Chinois ne ressemble nullement à la nôtre. Ils n’ont aucune idée de ces édifices grandioses, fermés de toute part, d’un style grave, majestueux, un peu sombre et mélancolique, en harmonie enfin avec les sentiments que doit inspirer un lieu consacré au recueillement et à la prière. Lorsque les Chinois veulent construire une pagode, ils choisissent, sur les flancs d’une montagne, ou dans le creux d’un vallon, un site riant et pittoresque ; on le plante de grands arbres, aux feuilles toujours verdoyantes, on trace aux environs une foule de sentiers, aux bords desquels on multiplie les arbustes, les buissons fleuris et les plantes rampantes. C’est par ces avenues fraîches et parfumées qu’on arrive à plusieurs corps de bâtiments, entourés de galeries, et qu’on prendrait moins pour un temple que pour une résidence champêtre, agréablement située dans un parc ou dans un jardin.

On arrive au principal temple de Pou-ton par une large allée bordée de grands arbres séculaires, et dont l’épais feuillage est encombré de troupes de corbeaux à tête blanche, dont les croassements et les battements d’ailes à travers les branches font un continuel vacarme. À l’extrémité de l’allée est un magnifique lac, entouré d’arbustes qui s’inclinent sur ses bords comme des saules pleureurs ; des tortues, des poissons rouges, et quelques canards mandarins, aux couleurs étincelantes,