CHAPITRE VI.
Les trois religions dont nous avons parlé dans le chapitre précédent, et qui sont personnifiées par Confucius, Lao-tze et Bouddha ou Fô, existent encore en Chine. Après avoir lutté avec acharnement, pendant des siècles, l’une contre l’autre, aujourd’hui elles se sont réunies dans un indifférentisme universel, et il règne entre elles une paix profonde. Ce résultat doit être principalement attribué à la classe des lettrés. Les docteurs de la raison et les bouddhistes s’étaient abandonnés à tant de superstitions, que les disciples de Confucius n’ont pas eu de peine à en montrer le ridicule. Les pamphlets pleins de sel et de verve dont ils n’ont cessé d’accabler les bonzes et les tao-sse, ont fini par étouffer, chez le peuple, tout sentiment religieux. Les empereurs mêmes de la dynastie mantchoue n’ont pas peu contribué à plonger