Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/233

Cette page n’a pas encore été corrigée

homme d’une autre caste, la différence qui existe entre la pierre et l’or, entre les ténèbres et la lumière. Le brahmane, en effet, n’est sorti ni de l’éther ni du vent. Il n’a pas fendu la terre pour paraître au jour comme le feu qui s’échappe du bois de l’Arani. Le brahmane est né du sein d’une femme tout comme le tchandala. Où vois-tu donc la cause qui ferait que l’un doit être noble et l’autre vil ? Le brahmane lui-même, quand il est mort, est abandonné comme un objet vil et impur. Il en est de lui comme des autres castes ; où est alors la différence ? »

Les systèmes religieux du bouddhisme et du brahmanisme se ressemblent beaucoup. Les persécutions acharnées que les bouddhistes ont éprouvées de la part des brahmanes, doivent être attribuées, moins à des divergences d’opinion sur le dogme qu’à l’admission de tous les hommes, sans distinction de castes, aux fonctions sacerdotales et civiles et aux récompenses futures. L’empire du brahmanisme tenant essentiellement à la hiérarchie des castes, ils ont dû traiter en ennemis les réformateurs qui avaient proclamé l’égalité des hommes en ce monde et dans l’autre. Ces persécutions furent longues et d’une violence extrême. À en croire les livres et les traditions bouddhistes, le nombre des victimes serait incalculable. Enfin, vers le sixième siècle de notre ère, le brahmanisme obtint une victoire décisive sur les partisans de la religion nouvelle. Ceux-ci, expulsés de l’Hindoustan, furent forcés de franchir les Himalaya, et se répandirent dans le Thibet, la Boukharie, la Mongolie, la Chine, le pays des Birmans, le Japon, et même à Ceylan. La propagande qu’ils ont exercée