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le sanctuaire et la métropole de la vraie croyance.

Telle est l’histoire très-abrégée de ce fameux fondateur du bouddhisme, qui essaya de renverser l’antique religion des Hindous, le brahmanisme. Bouddha avait pour moyen de conversion les miracles et la prédication. Sa légende et celle de ses principaux disciples sont remplies de prodiges et de merveilles qui atteignent souvent le comble de l’extravagance. Le caractère dominant du bouddhisme est un esprit de douceur, d’égalité et de fraternité, qui contraste avec la dureté et l’arrogance du brahmanisme. D’abord Chakia-Mouni et ses disciples cherchaient à mettre à la portée de tout le monde des vérités qui étaient auparavant le partage des classes privilégiées. La perfection des brahmanes était, en quelque sorte, égoïste ; la religion n’était que pour eux. Ils se livraient à de rudes pénitences pour partager dans une autre vie le séjour de Brahma. Le dévouement de l’ascète bouddhiste était plus désintéressé. N’aspirant pas à s’élever seul, il pratiquait la vertu et s’appliquait à la perfection pour en faire partager le bienfait aux autres hommes. En instituant un ordre de religieux mendiants, qui prit bientôt des accroissements prodigieux, Chakia attirait à lui et réhabilitait les pauvres et les malheureux. Les brahmanes se moquaient de lui parce qu’il recevait au nombre de ses disciples les misérables et les hommes repoussés par les premières classes de la société indienne. Mais il se contentait de répondre : Ma loi est une loi de grâce pour tous… Un jour les brahmanes se scandalisaient de voir une fille de la caste inférieure des tchandala reçue comme religieuse. Chakia dit : « Il n’y a pas, entre un brahmane et un