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Arrivé à l’âge de puberté, il refusa de se marier, à moins qu’on ne lui trouvât une vierge possédant trente-deux vertus et perfections. À force de recherches, on parvint à en découvrir une de la race de Chakia ; mais il fallut la disputer à son oncle, qui l’avait recherchée. Il était alors âgé de vingt ans ; le mariage eut lieu, et, l’année suivante, la jeune épouse mit au monde un fils qui reçut le nom de Bakholi, et elle eut, dans la suite, une fille. Bientôt, renonçant aux vanités mondaines, il se livra à la pratique des vertus et à la vie contemplative, quitta son épouse, sa famille et son précepteur, qui, affligés d’une telle résolution, firent de vains efforts pour l’en dissuader ; ils lui signifièrent même qu’on le retiendrait prisonnier dans le palais de Kaberchara ; mais il déclara qu’il en sortirait malgré eux, et dit à son instituteur : Adieu, mon père, je vais entrer dans l’état de pénitent ; je renonce donc à vous, à l’empire, à mon épouse, à mon fils chéri ; j’ai des raisons suffisantes pour suivre ma vocation ; ne m’empêchez pas de l’accomplir, c’est un devoir sacré pour moi.

Monté sur un cheval que lui amena un esprit céleste, il prit la fuite et se rendit dans le royaume d’Oudipa, sur les bords de la Naracara. Là, il se conféra à lui-même le sacerdoce, se coupa les cheveux et prit l’habit de pénitent. Il substitua alors à son nom celui de Gotamâ, c’est-à-dire « qui éteint, qui amortit les sens » (go, « sens, » et tamâ, « obscurité, ténèbres » ). Épuisé par des austérités prolongées, il se rétablit en se nourrissant du lait des vaches que Soutadanna, son père, fit conduire dans le voisinage de sa retraite. Un grand singe Rhâkko-Mansou vint souvent voir Gotamâ ; un