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écrits de ce philosophe chinois les dogmes et les opinions qui faisaient, suivant toutes les apparences, la base de la foi orphique et de cette antique sagesse orientale dans laquelle les Grecs allaient s’instruire à l’école des Egyptiens, des Thraces et des Phéniciens.

Maintenant qu’il est certain que Lao-tze a puisé aux mêmes sources que les maîtres de la philosophie ancienne, on voudrait savoir quels ont été ses précepteurs immédiats et quelles contrées (le l’Occident il a visitées. Nous savons par un témoignage digne de foi qu’il est allé dans la Bactriane ; mais il n’est pas impossible qu’il ait poussé ses pas jusque dans la Judée ou même dans la Grèce. Un Chinois à Athènes offre une idée qui répugne à nos opinions, ou plutôt à nos préjugés, sur les rapports des nations anciennes. Je crois, toutefois, qu’on doit s’habituer à ces singularités, non qu’on puisse démontrer que notre philosophe chinois ait effectivement pénétré jusque dans la Grèce, mais parce que rien n’assure qu’il n’y en soit pas venu d’autres vers la même époque, et que les Grecs n’en aient pas confondu quelqu’un dans le nombre de ces Scythes et de ces Hyperboréens qui se faisaient remarquer par l’élégance de leurs mœurs, leur douceur et leur politesse.

Au reste, quand Lao-tze se serait arrêté en Syrie, après avoir traversé la Perse, il eût déjà fait les trois quarts du chemin et parcouru la partie la plus difficile de la route, au travers de la haute Asie. Depuis qu’on s’attache exclusivement à la recherche des faits, on conçoit à peine que le seul désir de connaître des opinions ait pu faire entreprendre des courses si pénibles ; mais c’était alors le temps des voyages philosophiques ; on