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ngan, la nommait la moitié d’une ville. Un poëte, quelque peu satirique, en parlant d’un de ces édifices qui avait cinq cents pieds de haut, après plusieurs strophes exprimant l’étonnement et l’admiration sur le projet et l’exécution d’un si grand ouvrage, continue ainsi : « Je crains l’asthme, et je n’ai pas osé me risquer à monter jusqu’à la dernière terrasse d’où les hommes ne paraissent que comme des fourmis. Monter tant d’escaliers est réservé à ces jeunes reines qui ont la force de porter à leurs doigts ou sur leur tète les revenus de plusieurs provinces. » Il y a eu, disent les livres chinois, des tours en marbre blanc, en briques dorées, et même en cuivre, au moins en partie. Le nombre des étages était trois, cinq, sept, neuf, et allait quelquefois jusqu’à treize ; leur forme extérieure variait beaucoup, ainsi que leur décoration intérieure ; il y en avait qui étaient à galerie ou à balcon, et diminuaient, à chaque étage, de la largeur du balcon ou de la galerie : quelques-unes étaient bâties au milieu des eaux, sur un massif énorme de rochers escarpés, où l’on faisait croître des arbres et des fleurs, et sur lesquelles on ménageait des cascades et des chutes d’eau. On montait sur ce massif par des escaliers qui étaient taillés grossièrement, tournaient sur les flancs d’un gros rocher, passaient sous un autre, ou même au travers, par des voûtes et des cavernes imitées de celles des montagnes, et suspendues comme elles en précipices. Quand on était arrivé sur la plate-forme, on y trouvait des jardins enchantés ; c’est du milieu de ces jardins que s’élevaient les tours, qui devaient être d’une magnificence extraordinaire, à en juger par les beaux restes qui existent encore aujourd’hui.