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quelque attachement, autant, du moins, qu’il est possible d’en obtenir d’un serviteur chinois. Wei-chan devait nous suivre, comme les autres, jusqu’à Ou-tchang-fou seulement ; mais, la veille du départ de ses compagnons de voyage, il était venu nous exprimer le désir de rester avec nous jusqu’à Canton. Sa proposition ne souffrit, de notre part, aucune difficulté, et nous l’accueillîmes, sans trop le lui témoigner, avec un vif empressement. Il était au courant de nos habitudes et connaissait parfaitement, selon l’expression chinoise, le fumet de notre caractère ; il nous convenait donc mieux d’avoir affaire à un homme auquel nous étions déjà accoutumés et qui nous allait suffisamment. Wei-chan pouvait, d’ailleurs, nous être d’un grand secours avec l’escorte nouvelle que nous allions prendre à Ou-tchang-fou. Celle qui s’en retournait et qui, dans les derniers temps, fonctionnait à merveille, y compris maître Ting, son chef, nous avait énormément coûté à former. Nous y avions dépensé tant de patience et d’énergie, que l’idée d’avoir à recommencer nous incommodait un peu. Or, nous pensions que la présence de Wei-chan nous épargnerait en partie les frais d’une nouvelle éducation à donner à nos futurs compagnons de route ; il serait là pour continuer les bonnes traditions et servir de modèle aux autres par ses bons exemples. Il fut donc décidé qu’il viendrait avec nous jusqu’à Canton.

Le même mandarin qui nous avait installés dans notre nouveau logement, nous fit une visite d’étiquette après le départ de l’escorte du Sse-tchouen, et nous annonça qu’il avait été désigné par Son Excellence le gouverneur pour nous conduire jusqu’à Nan-tchang-fou, capitale