Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/194

Cette page n’a pas encore été corrigée

sa figure maigre et brune annonçait un caractère dur et sévère. — Votre illustre pays, nous dit-il, c’est le royaume de France ; il y a longtemps que vous l’avez quitté ? — Il y a déjà plusieurs années. — Vous avez, sans doute, quelque affaire à me communiquer, puisque vous êtes venus chez moi ? — D’abord nous avons voulu remplir un devoir de civilité. — Ah ! je suis confus. — Ensuite nous désirerions savoir si le vice-roi du Sse-tchouen a expédié une dépêche pour annoncer notre passage par Ou-tchang-fou. — Sans doute ; il y a longtemps qu’elle est arrivée ; ce sont les courriers accélérés qui apportent les dépêches. — En voyant la manière dont nous sommes traités à Ou-tchang-fou, nous avions pensé que la dépêche n’était pas encore arrivée. L’empereur a donné ordre au vice-roi Pao-hing de nous faire conduire jusqu’à Canton avec tous les égards convenables. D’abord pendant notre séjour à Tching-tou-fou, nous n’avons eu qu’à nous louer des bons traitements que nous y avons reçus de la part de l’autorité. L’illustre et vénérable Pao-hing, que nous avons vu plusieurs fois, a été pour nous plein d’attentions ; sur toute la route les grands et les petits mandarins ont respecté les dispositions qu’il avait prises à notre sujet, et nous avons pu faire notre voyage commodément et avec honneur. — C’est l’usage de notre pays, interrompit avec morgue le gouverneur ; on y traite bien les étrangers. — Il paraît, lui répondîmes-nous, que cet usage n’est pas général ; cela doit dépendre, peut-être, des gouverneurs de province ; le livre des rites est le même pour tout l’empire, mais, dans le Hou-pé, on ne l’interprète pas de la même manière que dans le Sse-tchouen. À Han-yang,