Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/192

Cette page n’a pas encore été corrigée

chez le gouverneur, pour lui annoncer la curieuse découverte qu’il venait de faire. Il ne tarda pas à reparaître. — Le gouverneur est absent, nous dit-il, d’un air tout à fait dégagé et comme s’il n’eût pas fait un mensonge, le gouverneur est absent ; quand il sera rentré, il vous fera appeler, s’il a à vous parler. Maintenant, retournez à votre logement. — Qui est-ce qui nous invite à nous en aller ? Qui t’a chargé de nous dire que le gouverneur nous ferait appeler ? Pourquoi vouloir nous tromper et prononcer des paroles qui ne sont pas conformes à la vérité ? Le gouverneur est ici, tu viens de lui parler, et nous ne sortirons pas avant de l’avoir vu… En disant ces mots, nous nous assîmes sur un large divan, qui occupait une grande partie de la salle. Les mandarins, étonnés de notre attitude, sortirent tous ensemble et nous laissèrent seuls.

À Han-yang, nous dîmes-nous, nous avons été pleins de faiblesse ; il faut aujourd’hui réparer cette faute, si nous voulons arriver jusqu’à Canton et ne pas périr de misère le long de la route. Les dispositions si bienveillantes du vice-roi du Sse-tchouen ne pouvaient nous protéger que jusqu’à Ou-tchang-fou ; le gouverneur du Hou-pé va maintenant disposer de nous jusqu’à la capitale du Kiang-si, il nous importe donc absolument de lui parler, pour qu’il ne nous abandonne pas à la voracité des petits mandarins… On nous laissa seuls assez longtemps, et nous pûmes nous tracer tout à notre aise la ligne de conduite que nous voulions suivre.

Enfin un vieil appariteur se présenta, et, après avoir, pour ainsi dire, appliqué sa figure sur la nôtre pour bien nous considérer, il nous dit, de sa voix chevrotante, que