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même fleuve, décrivant deux courbures à droite et à gauche, quand il s’éloigne de Han-keou, conduit les grandes jonques du commerce vers le sud jusqu’au sein des lacs Pou-yang et Thoung-ting, qui sont comme deux mers intérieures. Une infinité de rivières, qui se jettent dans ces lacs, peuvent recevoir, sur de plus petites barques, les marchandises venues de Han-keou, et les répandre dans toutes les provinces du midi. Vers le nord, les communications naturelles sont moins faciles ; mais de gigantesques et ingénieux travaux sont venus y suppléer. Nous voulons parler de ces nombreux canaux artificiels dont le nord de la Chine est entrecoupé, et qui, par de merveilleuses et savantes combinaisons, font correspondre entre eux tous les lacs et tous les fleuves navigables de l’empire, de sorte qu’il serait facile à quelqu’un de voyager dans toutes les provinces, sans jamais descendre de sa barque.

On voit dans les Annales de la Chine qu’à toutes les époques chaque dynastie s’est occupée avec le plus grand intérêt de la canalisation de l’empire ; mais rien n’est comparable à ce qui fut exécuté par l’empereur Yang-ti, de la dynastie des Tsin, qui monta sur le trône l’an 605 de l’ère chrétienne. La première année de son règne, il s’occupa à faire creuser de nouveaux canaux ou agrandir les anciens pour que les barques pussent aller du Hoangho au Yang-tse-kiang, et de ces deux grands fleuves dans les principales rivières. Un savant, nommé Siaohoai, lui présenta un plan pour rendre toutes les rivières navigables dans tout leur cours, et les faire communiquer les unes avec les autres par des canaux d’une nouvelle invention. Son projet fut adopté et exécuté, de manière