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sont communes à tous les ordres de l’Étal et proportionnées aux fortunes des particuliers, il est évident que ce serait l’impôt dont la répartition serait la plus équitable et la moins à charge aux pauvres ; tout le monde y applaudirait. Donc nos lettrés, qui ont crié contre l’intérêt à trente pour cent, n’entendent rien en fait d’administration politique ; changeons les noms, et tout cela sera démontré. À quoi monte l’excédant des intérêts qu’on tire aujourd’hui dans tout l’empire, sur ce qu’on en tirait sous la dynastie des Tang, il y a neuf siècles ? Supposons dix millions d’onces d’argent ; qui trouverait mauvais que l’État les exigeât en sus des impôts ordinaires pour subvenir aux besoins du commerce intérieur de l’empire ? Eh bien ! la déclaration qui a porté à trente pour cent l’intérêt de l’argent est un édit qui crée cet impôt, et l’État le cède à ceux qui prêtent aux commerçants, ou à ceux qui sont dans le cas de prêter à leurs concitoyens. C’est sur les profits du commerce, c’est sur le public, que cet impôt est levé, et de la manière la plus avantageuse, puisqu’on ne le paye qu’à proportion de ses consommations ; tout ce qu’il y a de particulier à cet impôt, c’est que l’État le cède au public, sans le faire passer par le trésor de l’empire, et sans être obligé de l’augmenter des frais de la recette. Tchang-sin a dit, à cette occasion : Un impôt pallié est un glaive dans le fourreau, le fourreau s’use et le glaive blesse. Ce raisonnement prouve qu’on peut être un très-habile lettré, et même un bon magistrat, sans avoir la tête assez forte pour saisir les affaires d’Etat.

En quoi le haut intérêt fixé par la loi étend-il l’utilité