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« Le commerce a ses révolutions, ses accidents, ses fautes, ses pertes et ses manquements de bonne foi, dont le résultat général réduit la totalité du fonds qu’on lui confie à un intérêt qui ne passe guère que de quatre ou cinq pour cent le revenu ordinaire des bonnes terres. Est-ce trop d’un pareil avantage pour lui assurer les prêts dont il a besoin et pour dédommager ceux qui lui remettent leur argent des risques qu’ils courent ? La multitude gagne toujours dans les prêts faits au commerce ; mais il y a toujours beaucoup de particuliers qui y perdent ou l’intérêt ou le capital. Le flux et le reflux des pertes et des gains doit entrer nécessairement dans la balance du taux de l’intérêt de l’argent ; on doit même y avoir d’autant plus d’égard, v que, soit à raison de la population, soit à raison de la constitution intime du gouvernement et de l’administration publique, la majeure partie des fonds du commerce doivent être des emprunts.

« L’Etat n’a mis aucun autre impôt sur le commerce que celui des douanes ; le négociant et le marchand, quelque riches qu’ils soient, quelques dépenses que fasse l’Etat pour la facilité et l’utilité du commerce dont ils recueillent les plus doux fruits, ne donnent a rien à l’Etat pour ces charges. Cette politique est très-sage et très-équitable, parce que le négociant et le marchand, tirant leurs revenus du public par les bénéfices du commerce, ils lui feraient payer les impôts qu’on leur demanderait ; il se trouverait par là que l’État n’aurait fait que les créer receveurs de ces impots ; si cependant les besoins de l’État exigeaient qu’il leur demandât un impôt, comme les consommations