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arrosé dans toute son étendue. Il consiste principalement en échange de grains, sels, métaux et autres productions naturelles et artificielles des différentes provinces. La Chine est un pays si vaste, si riche et si varié, que le trafic intérieur suffit surabondamment pour occuper la partie de la nation qui peut se livrer aux opérations mercantiles. Il y a, dans toutes les villes importantes, de grandes maisons de commerce qui sont comme les réservoirs où viennent se décharger les marchandises de toutes les provinces. De tous les points de l’empire on accourt s’approvisionner dans ces vastes entrepôts. Aussi remarque-t-on, de toutes parts, un mouvement, une activité fiévreuse, qu’on ne trouverait pas dans nos plus importantes villes d’Europe. Les voies de communication, quoique souvent très-peu confortables, sont sans cesse encombrées de marchandises qu’on emporte sur des barques, des chariots, des brouettes, à dos d’hommes et de bêtes de somme.

Le gouvernement fait lui-même le commerce, en conservant, dans des greniers affectés aux divers chefs-lieux, l’excédant des grains qu’il reçoit en impôt, et les vendant à sas sujets dans les temps de disette. Une partie des nombreuses maisons de prêts sur gages qui existent en Chine appartient aussi au gouvernement. Le taux d’intérêt est, par mois, deux pour cent pour les dépôts d’habillements et trois pour cent pour les dépôts de bijoux et objets métalliques. Le taux légal de l’argent a été fixé à trente pour cent par an, et, comme cet intérêt se paye par lune ou mois lunaire, c’est trois pour cent par mois, la sixième, la douzième lune et la lune intercalaire quand il y en a, ne portant point d’intérêt.