Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/16

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et de rabaisser ainsi cette extravagante température du principe igné ; puis, il fallait favoriser le retour de l’humidité dans les membres. De cette façon, la santé se trouverait immédiatement rétablie, et nous pourrions sans inconvénient reprendre notre route, en ayant bien soin, toutefois, d’user d’une grande prudence, pour ne pas permettre au principe igné de se développer au point d’absorber les principes aqueux. Il était très-simple de ramener dans le corps cette belle harmonie. La chose ne pouvait souffrir la moindre difficulté. Tout le monde savait que les pois verts sont d’une nature extrêmement froide ; on devait donc en mettre bouillir une certaine mesure, et nous en faire avaler le jus ; par ce moyen, on éteindrait l’excédant de feu. Comme un mandarin de Kuen-kiang-hien faisait observer que nous devions user du jus de pois verts avec modération, de peur d’occasionner un trop grand refroidissement, de nous glacer l’estomac, et de gagner une maladie contraire, non moins dangereuse que la première, maître Ting s’avisa de dire que nous pouvions sans inconvénient doubler la dose accoutumée, parce qu’il avait remarqué que notre tempérament était incomparablement plus chaud que celui des Chinois. Il fut, en outre, décidé que rien n’était comparable au concombre bouilli et au melon d’eau, afin de rappeler l’humidité nécessaire à l’harmonieuse fonction des membres.

Ainsi il fut bien convenu, par un assentiment général, qu’il ne fallait pas autre chose que des melons d’eau, des concombres bouillis et du jus de pois verts pour nous remettre immédiatement sur pied, et nous rendre capable de poursuivre notre voyage. Sur ces en-