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qui aujourd’hui, en Europe, contribuent si efficacement à développer tous les talents et toutes les aptitudes, étaient aussi mis en usage dans l’empire chinois ; il y avait des expositions publiques pour les produits des arts et de l’industrie, tous les citoyens étaient admis à en faire la critique, et les magistrats ne manquaient jamais de louer et de récompenser ceux qui se distinguaient par leur travail et leurs succès.

Dans la Relation des voyages faits par les Arabes en Chine, au neuvième siècle, on trouve un curieux passage qui vient, en quelque sorte, expliquer les progrès étonnants des Chinois à une époque où les autres peuples du monde étaient plongés dans l’ignorance et la barbarie.

« Les Chinois, dit le narrateur arabe, sont au nombre des créatures de Dieu qui ont le plus d’adresse dans « la main, en ce qui concerne le dessin, l’art de la fabrication, et pour toute espèce d’ouvrage ; ils ne sont, à cet égard, surpassés par aucune nation. En Chine, un homme fait avec sa main ce que vraisemblablement personne ne serait en état de faire ; quand son ouvrage est fini, il le porte au gouverneur, demandant une récompense pour le progrès qu’il a fait faire à l’art ; aussitôt le gouvernement fait placer l’objet à la porte de son palais, et on l’y tient exposé pendant un an ; si, dans l’intervalle, personne ne fait de remarque critique, le gouverneur récompense l’artiste et l’admet à son service ; mais, si quelqu’un signale quelque défaut grave, le gouverneur renvoie l’artiste et ne lui accorde rien.

« Un jour, un homme représenta, sur une étoffe de soie, un épi sur lequel était posé un moineau ; personne, en voyant la