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la met en rapport avec toutes les provinces. Nous avons vu que Han-yang était en face de Ou-tchang-fou ; une autre ville immense, nommée Han-keou, c’est-à-dire « bouche du commerce, » en est encore plus rapprochée ; elle est située au confluent d’une rivière qui se jette dans le Yang-tse-kiang, presque sous les murs de Ou-tchangfou. Ces trois villes, placées en triangle en vue l’une de l’autre et séparées comme par des bras de mer, sont, en quelque sorte, le cœur qui communique à la Chine tout entière sa prodigieuse activité commerciale.

On compte à peu près huit millions d’habitants dans ces trois villes qui, pour ainsi dire, n’en font qu’une seule, tant elles sont étroitement unies entre elles par un va-et-vient perpétuel d’une multitude innombrable de navires. C’est là qu’il faut aller ; c’est Han-keou, Han-yang et Ou-tchang-fou, qu’il faut visiter pour avoir une idée du commerce intérieur de la nation chinoise. Mais, avant d’entrer, à ce sujet, dans quelques détails qui ne seront pas, peut-être, dépourvus d’intérêt, il nous a semblé qu’il serait nécessaire de jeter un coup d’œil sur la géographie et la statistique de la Chine, de ce vaste et puissant empire d’Asie, le plus riche, le plus ancien et le plus peuplé de tous ceux qui existent actuellement, ou dont l’histoire nous a conservé le souvenir[1].

La Chine proprement dite, abstraction faite de ses vastes et nombreux royaumes tributaires, est un grand pays continental, situé dans la partie orientale et moyenne de l’Asie ; elle est bornée au sud et à l’est par

  1. Dans ce que nous avons dit sur cette matière, nous nous sommes servi d’un écrit de M. E. Biot, que nous avons dû modifier d’après nos observations sur les lieux mêmes.