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ce chiffre à 361 millions. Nous n’avons pas les matériaux nécessaires pour constater ce résultat et prononcer avec entière connaissance de cause. Cependant, nous pensons qu’on ne peut pas rejeter le chiffre total de 361 millions, malgré son énormité.

Il est facile de se former des idées entièrement opposées sur la population de la Chine, selon la manière de voyager qu’on adopte : si, par exemple, on parcourt les provinces du Midi en prenant la voie de terre, on serait tenté de croire que le pays est bien moins populeux qu’on ne le prétend. Les villages sont moins nombreux et moins considérables ; on rencontre beaucoup de terrains vagues, quelquefois même on croirait voyager au milieu des déserts de la Tartarie ; mais qu’on traverse les mêmes provinces sur les canaux et en suivant le cours des fleuves, alors l’aspect du pays change entièrement. On rencontre fréquemment de grandes villes renfermant dans leur enceinte jusqu’à deux ou trois millions d’habitants ; de toute part on ne voit que gros villages se succédant presque sans interruption ; la population foisonne, et l’on ne peut comprendre d’où peuvent venir les moyens de subsistance pour ces multitudes innombrables dont les habitations paraissent occuper le sol tout entier ; à la vue de ces prodigieuses fourmilières d’hommes, il semble que le chiffre de trois cent soixante et un millions soit encore bien au-dessous de la réalité.

Un moraliste chinois, le célèbre Te-siou, fait remonter au tien, ciel, » la grande cause qui, tour à tour, diminue ou augmente la population de l’empire. Les événements, dit-il, qui préparent l’augmentation ou la