Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/116

Cette page n’a pas encore été corrigée

jour une nation prendra d’autres habitudes et suivra des maximes nouvelles, en accordant aux dissidents un délai convenable pour changer d’intérêts et de manière de voir. J’avoue qu’en ce sens, la plus grande partie de l’Asie n’offre rien qu’on puisse appeler institutions. Ces règles, ces principes, qui dirigent les actions des puissants et garantissent, jusqu’à un certain point, les droits des faibles, sont simplement les effets de la coutume, les conséquences du caractère national ; ils ont pour base et pour appui les préjugés du peuple, ses croyances ou ses erreurs, ses dispositions sociales et ses besoins intellectuels. C’est merveille qu’ils aient pu se conserver si longtemps ; il faut apparemment qu’ils soient bien profondément gravés dans les cœurs, pour qu’on n’ait jamais songé à les faire imprimer. On doit toujours excepter la Chine, qui, sur ce point encore, a devancé les autres États asiatiques, et s’est acquis des droits à l’estime dos Occidentaux ; car elle a depuis longtemps des constitutions écrites, et il est même d’usage de les renouveler de temps en temps et de les modifier par des articles additionnels. On y descend aussi à des détails négligés chez nous ; car, indépendamment des attributions des cours souveraines et de la hiérarchie administrative, qui y sont déterminées ou réformées, on y règle encore par des statuts particuliers le calendrier, les poids et mesures, la circonscription départementale et la musique, qui a toujours passé pour un objet essentiel dans le gouvernement de l’empire.

« Si donc on entend par despote un maître absolu, qui dispose des biens, de l’honneur et de la vie de