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rins n’ont ordinairement rien de remarquable au point de vue architectural ; l’édifice est toujours très-bas et ne s’élève jamais au-dessus du rez-de-chaussée ; la toiture, chargée d’ornements et de petits pavillons, indique seule que c’est un monument public. Il est toujours entouré d’un grand mur de clôture, presque aussi élevé que l’édifice principal. A l’intérieur, on ne voit que de vastes cours, de grandes salles, et quelquefois des jardins qui ne sont pas dépourvus d’agrément. La seule chose qui présente un certain caractère de grandeur, c’est la série de quatre ou cinq portails placés dans la même direction, et qui séparent les diverses cours. Ces portails sont ornés de grandes figures historiques ou mythologiques, grossièrement peintes, mais toujours avec des couleurs éclatantes. Quand toutes les portes s’ouvrent successivement, à deux battants et à grand fracas, l’imagination des Chinois doit être vivement frappée ; car à l’extrémité de cette espèce de corridor grandiose se trouve la salle où le magistrat distribue ou plutôt vend la justice au peuple. Sur une estrade un peu élevée est une grande table recouverte d’un tapis rouge ; des deux côtés de la salle, on voit des armes de toute espèce et des instruments de supplice appendus aux murs. Le mandarin a son siège derrière la table ; les scribes, les conseillers et les officiers subalternes du tribunal se tiennent debout autour de lui. Le bas de l’estrade est la place réservée au public, aux accusés et aux satellites chargés de torturer les malheureuses victimes de la justice chinoise. Les appartements particuliers du mandarin et de sa famille se trouvent derrière cette salle d’audience.