CHAPITRE II
La capitale de la province du Sse-tchouen est divisée en trois préfectures chargées de la police et de l’administration de la ville tout entière. Chaque préfet a un palais-tribunal où il juge les affaires de son ressort : c’est là qu’il habite avec sa famille, ses conseillers, ses scribes, ses satellites et son nombreux domestique. Le tribunal préfectoral où nous fûmes introduits se nommait Hoa-yuen, c’est-à-dire Jardin de fleurs. Ce fut donc au préfet du Jardin de fleurs que nous eûmes tout d’abord affaire. Ce mandarin était un homme d’une quarantaine d’années, court, large et tout rond d’embonpoint. Sa figure ressemblait à une grosse boule de chair, où le nez était enseveli et les yeux éclipsés ; on remarquait tout au plus deux petites fentes obliques par où notre Chinois nous regardait. Quand il entra