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un grand nombre de ces batteries de chameaux. On peut se faire une idée, d’après cela, de la difficulté que doivent éprouver les troupes européennes dans une guerre contre les Chinois.

La revue se termina par une attaque générale des forts détachés. Il nous serait impossible de dire et d’expliquer ce qu’on fit, parce que nous n’y comprîmes absolument rien. Tout ce que nous savons, c’est qu’on exécuta de longues et inimaginables évolutions, et qu’à plusieurs reprises on poussa des clameurs étourdissantes. Enfin les drapeaux cessèrent de s’agiter ; les juges de l’estrade se levèrent en criant victoire ; l’armée tout entière répéta trois fois la même acclamation, et un de nos voisins, qui, sans doute, avait l’intelligence de ce qui avait eu lieu, nous avertit que tous les forts, sans exception, avaient été emportés avec une rare intrépidité.

Nous retournâmes à notre résidence où nous vîmes bientôt revenir nos deux héros, couverts de poussière, de gloire et de sueur. Nous les questionnâmes beaucoup sur les exercices militaires auxquels ils venaient de se livrer avec tant de succès ; mais ils ne purent pas nous donner des renseignements bien précis ; ils ne surent pas même nous dire quel rôle ils avaient joué au milieu de toutes ces évolutions. D’après leur propre témoignage, les deux tiers des soldats n’étaient pas plus habiles qu’eux, et se contentaient de suivre la direction et les mouvements des troupes d’élite. Ainsi on voit que, sur les cinq cent mille hommes composant, dit-on, la division chinoise, il y a à faire une forte réduction.

Le nombre des troupes mantchoues est à peu près évalué à soixante mille hommes. Nous pensons que ces