quelque lieu commun des livres moraux des Chinois.
Cet usage, pratiqué sérieusement, ne peut être que louable et utile ; mais ce n’est plus qu’une vaine cérémonie. Il en est de même de cette fête si connue, où, dans les premiers jours du printemps, l’empereur se rend avec toute sa cour dans la campagne pour labourer lui-même un champ, et encourager l’agriculture ; chaque mandarin doit répéter la même cérémonie dans son district. Il est incontestable que ces belles institutions avaient autrefois une grande influence, parce qu’elles étaient prises au sérieux par les mandarins et par le peuple. Nous pourrions apporter une foule d’exemples tirés des Annales de la Chine pour donner une idée de ce qu’était cette nation dans les temps passés ; mais nous aimons mieux laisser parler l’auteur arabe que nous avons déjà cité, parce qu’il sera moins suspect qu’un écrivain chinois.
« Un homme originaire du Khorassan était venu dans l’Irak et y avait acheté une grande quantité de marchandises ; puis il s’embarqua pour la Chine. Cet homme était avare et très-intéressé ; il s’éleva un débat entre lui et l’eunuque que l’empereur avait envoyé à Khan-fou, rendez-vous des marchands arabes, pour choisir, parmi les marchandises nouvellement arrivées, celles qui convenaient au prince. Cet eunuque était un des hommes les plus puissants de l’empire ; c’est lui qui avait la garde des trésors et des richesses de l’empereur. Le débat eut lieu au sujet d’un assortiment d’ivoire et de quelques autres marchandises ; le marchand refusant de céder ses marchandises au prix qu’on lui proposait, la discussion s’é