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« Cet homme était devenu vieux ; mais il avait conservé l’usage de toutes ses facultés. Il nous raconta que, se trouvant auprès de l’empereur, le prince lui fit des questions au sujet des Arabes et sur les moyens qu’ils avaient employés pour renverser l’empire des Perses. Cet homme répondit : Les Arabes ont été vainqueurs par le secours de Dieu, de qui le nom soit célébré, et parce que les Perses, plongés dans le culte du feu, adoraient le soleil et la lune, de préférence au Créateur — L’empereur reprit : Les Arabes ont triomphé, en cette occasion, du plus noble des empires, du plus vaste en terres cultivées, du plus abondant en richesses, du plus fertile en hommes intelligents, de celui dont la renommée s’étendait le plus loin… Puis il continua : Quel est, dans votre opinion, le rang des principaux empires du monde ? — L’homme répondit qu’il n’était pas au courant de matières semblables. — Alors l’empereur ordonna à l’interprète de lui dire ces mots : Pour nous, nous comptons cinq grands souverains. Le plus riche en provinces est celui qui règne sur l’Irak, parce que l’Irak est situé au milieu du monde, et que les autres rois sont placés autour de lui. Il porte, chez nous, le titre de roi des rois. Après cet empire vient le nôtre ; le souverain est surnommé le roi des hommes, parce qu’il n’y a pas de roi sur la terre qui maintienne mieux l’ordre dans ses États que nous et qui exerce une surveillance plus exacte. Il n’y a pas non plus de peuple qui soit plus soumis à son prince que le nôtre. Nous sommes donc réellement les rois des hommes. Après cela vient le roi des bêtes féroces, qui est le roi des Turks et dont les États sont