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souvenirs dans l’esprit le plus impartial[1]. »

Ce n’est pas assurément en parcourant le pays de cette manière, ou en séjournant quelque temps dans un port à moitié européennisé, que l’on peut arriver à connaître la société chinoise. Pour cela, il faut s’être, en quelque sorte, identifié avec la vie des Chinois, s’être fait Chinois soi-même et l’être demeuré longtemps. C’est ce que nous avons fait pendant quatorze ans, et par là peut-être sommes nous en mesure de parler avec exactitude d’un empire que nous avions adopté comme une seconde patrie, et sur le sol duquel nous étions entré sans esprit de retour. Les circonstances nous ont, en outre, beaucoup favorisé dans nos observations ; car il nous a été donné de parcourir plusieurs fois les diverses provinces de l’empire et de les comparer entre elles, et surtout d’être initié aux habitudes de la haute société chinoise, au milieu de laquelle nous avons constamment vécu depuis les frontières du Thibet jusqu’à Canton.

Ceux qui liront notre voyage en Chine ne doivent pas s’attendre à trouver dans notre narration un grand nombre de ces détails édifiants, si pleins

  1. Relation de l’ambassade de lord Macartney, par Andersen, trad. franc., t. II, p. 26.