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renvoie en toute hâte après quatre ou cinq interrogatoires et deux ou trois réceptions officielles. Tenus, en quelque sorte, au secret pendant tout leur séjour, et sans communication avec l’extérieur, ils ne peuvent nous décrire, avec quelque connaissance de cause, que la haie de soldats qui les escorte, les chants des rameurs qui les accompagnent, les formalités employées par les inspecteurs qui les examinent, et les évolutions des grands qui se sont prosternés avec eux devant le Fils du Ciel. Un de ces voyageurs a tracé avec autant de naïveté que de précision, l’histoire de tous en trois mots : Ils entrent à Péking comme des mendiants, y séjournent comme des prisonniers, et eu sont chassés comme des voleurs[1].

« Ce genre de réception, conforme aux lois de l’empire, explique assez bien les préventions que les faiseurs de relations ont laissées percer pour la plupart. Ils ont trouvé à la Chine peu d’agrément et de liberté, des usages gênants, des meubles peu commodes, des mets qui n’étaient point de leur goût. Une mauvaise cuisine et un mauvais gîte laissent des

  1. Mélanges posthumes, p. 336.