aucune de ces ornementations qui, d’après les idées chinoises, sont la marque du luxe et de la grandeur. Ces salles étaient destinées aux assemblées littéraires, et servaient aussi quelquefois pour les banquets ; car, en Chine, les amis des belles-lettres ne dédaignent pas les réunions gastronomiques, et ils se sentent toujours également bien disposés à juger une pièce académique, ou à se prononcer sur le mérite d’un bon morceau. Après s’être abreuvés de vin de riz ou de poésie, un magnifique jardin les invite à la promenade : d’un côté, on voit, parmi de grands arbres, une jolie pagode érigée en l’honneur de Confucius, et, de l’autre, une rangée de petites cellules où sont enfermés les étudiants, pour traiter, par écrit, la question littéraire qui leur a été assignée par les examinateurs. Chacun ne doit avoir dans sa chambre que du papier blanc, une écritoire et des pinceaux : toute communication avec l’extérieur est interdite jusqu’à ce qu’ils aient terminé leur composition ; pour obvier à l’infraction de cette règle importante, on a soin de placer une sentinelle devant la porte de chaque étudiant.
Une tour octogone à quatre étages s’élevait au milieu du jardin. Comme nous avions la réputation d’aimer beaucoup le grand air, on avait eu l’aimable attention de nous loger au quatrième étage ; du haut de cette tour on jouissait d’un coup d’œil ravissant ; on voyait se déployer, comme dans un magnifique panorama, les divers quartiers de la ville avec son enceinte de murs crénelés, la campagne parsemée de fermes, et couverte d’une culture aussi riche que variée ; puis ce fleuve Bleu dont nous pouvions suivre le cours majestueux